Coordination diocésaine et provinciale des écoles conventionnées catholiques

Préambule

L’historique de la Coordination présentée ci-dessous s’échelonne sur 04 périodes, à savoir :

  • Des origines à l’indépendance (1906 – 1960);
  • De l’indépendance à l’étatisation (1960 – 1974);
  • De l’étatisation à la Convention de gestion des Ecoles Nationales (1974 – 1977);
  • De la Convention à nos jours (1977 – 2005).
  1. Des origines à l’indépendance : 1906 – 1960

 En plus de la mission traditionnelle dévolue à l’Eglise d’évangéliser, elle avait aussi la charge de créer les écoles conformément à la Convention passée entre le Saint Siège et l’Etat Indépendant du Congo (EIC) le 26/05/1906.

Parallèlement à l’implantation des Missions, les Pères Blancs créaient les écoles pour les aider à remplir leur tâche d’évangélisation.  Tel fut le cas de la première école des catéchistes créée à Nyangezi en 1916 et qui deviendra plus tard le Petit Séminaire de MUGERI (1922) après son transfert à Mwanda en 1918.

Il y a lieu de signaler que le but principal de la politique scolaire du Congo Belge était de former des ouvriers subalternes et de bons auxiliaires de divers services de l’Administration et des entreprises en vue de perpétuer le système colonial.

Dans cette visée, c’est aux Missionnaires que la colonie a confié l’œuvre de l’Enseignement. Ainsi, dans les écoles officielles comme dans celles organisées par les Missions, la direction était assurée par les Missionnaires.

Au regard de cette collaboration, les Missionnaires recevaient des subsides de fonctionnement de construction des écoles et d’autres avantages matériels de la colonie qui en retour entendait asseoir son hégémonie sur les indigènes en bénéficiant d’une base morale (cfr. Projet d’organisation de l’Enseignement Libre au Congo Belge de 1924).

En 1926 – 1927, fut créé dans l’esprit du même projet le service de l’Inspection Officielle de l’Enseignement dirigé par un Inspecteur Général et des Inspecteurs Provinciaux. En outre, un Inspecteur Missionnaire pour chaque circonscription ecclésiastique était nommé par le Chef de Mission et agréé par le Gouvernement.                              L’Inspecteur Missionnaire était responsable de la bonne marche des écoles de sa circonscription. Il nommait, changeait et révoquait les instituteurs.

Il fixait le temps et la durée de congé et des vacances.  Il donnait l’horaire des classes et veillait à l’application des règlements et des programmes
. Il présidait aux examens pour l’obtention des certificats et des Diplômes que reconnaissait la colonie.  Il envoyait annuellement à l’Inspecteur Provincial de l’Enseignement un rapport général sur les progrès et les améliorations à introduire.

Notons que c’est l’Inspecteur Missionnaire qui est aujourd’hui appelé Coordinateur Diocésain et Provincial des écoles.

Les différents Inspecteurs Missionnaires qui se sont succédés jusqu’en 1960 sont les suivants :

      1°) De 1926 ? –      : Le Révérend Père ROUSSEL

      2°)        –                   : Le Révérend Père MONSMANS

      3°) De 1947 à 1957  :  Le Révérend Père Georges DEFOUR.

Il est de tous les Inspecteurs, celui qui a le plus longtemps dirigé les écoles. Il a reformé le programme scolaire en introduisant la langue française dans les écoles. Il a mis sur pied le Centre Pédagogique de Bukavu où étaient édités les manuels scolaires ainsi que le journal des jeunes « KINDUGU » et celui des enseignants « PEDAGOGIA ». Il a rédigé 32 manuels pour les écoles dont Mon ami Noé I & II, Calculons Juste I, II & III,  J’apprends le Français I, II, III & IV, Usikie Habari I, II, III & IV
. C’est la méthode de centre d’intérêt qui était exploitée dans ces manuels.  Pour l’encadrement de la jeunesse, il a créé le mouvement Xavéri, devenu aujourd’hui un mouvement reconnu sur le plan mondial.

      4°) De 1957 à 1962 :  Le Révérend Père Alphonse BOSMANS

Son mandat a coïncidé avec l’accession de notre pays à l’indépendance et avec tous les problèmes liés à cet événement (marche des enseignants, grève, non payement des salaires, instabilité du personnel, etc.)

2. De l’indépendance à l’étatisation des écoles : 1960 – 1974

Jusqu’en 1960, les Missionnaires avaient le monopole dans l’organisation et la gestion des écoles. Ils ont continué cette œuvre à travers le Bureau de l’Enseignement Catholique (BEC) créé déjà depuis 1951 et qui sera dirigé en 1961 par le Père Martin EKWA (s.j.).

L’Enseignement catholique est ainsi appelé à s’intégrer dans l’Enseignement National. On assiste à l’unification des programmes d’enseignement et au regroupement des écoles en réseaux d’enseignement ou régimes de gestion : catholique, protestant et officiel.

Dorénavant, l’Etat se réservait le droit d’organiser et de contrôler l’ensemble du système scolaire. Il y aura un programme unique pour les écoles secondaires (1961) et celui des écoles primaires (1963).

Voici la suite chronologique des Inspecteurs Missionnaires ou Diocésains au cours de cette période :

     1°) De 1962 à 1966 :  Le Révérend Père Charles LOHEST

     2°) De 1966 à 1972 :  Monsieur l’Abbé Evariste CUMA

Il est le premier Inspecteur Diocésain noir. Dans l’exercice de ses fonctions, il s’était entouré des Inspecteurs Diocésains Adjoint actuellement appelés des Conseillers d’Enseignement.

    3°) De 1972 à 1974 :  Monsieur l’Abbé Herman MUZINDUSI MAGARA

Il a travaillé dans une période correspondant à la prise au pays des mesures drastiques de la zaïrianisation et de nationalisation des biens des étrangers. Les écoles ont été purement et simplement étatisées.

3.  De l’étatisation à la Convention de gestion des Ecoles Nationales : 1974 – 1977

Pendant cette période, l’Etat ravit les écoles à l’Eglise. C’est l’étatisation des écoles.  L’Inspecteur Diocésain, un prêtre regagne la Paroisse et ses Adjoints, des laïcs rejoignent l’Inspection officielle. Les archives de l’Inspection Diocésaine des écoles sont détruites et d’autres emportées à la Division Régionale de l’Enseignement.

Dans les écoles, le cours de religion est supprimé et remplacé par le cours d’Education Civique et Politique où l’on enseigne le Mobutisme, l’idéologie du Parti unique, le Mouvement Populaire de la Révolution (M.P.R.) qui prêche le recours à l’authenticité. Les prénoms chrétiens sont remplacés par les noms congolais. Tous les symboles chrétiens (crucifix, statue de la Vierge Marie, etc.) sont détruits. Avant le début des classes, les élèves exhibent les danses et les chansons révolutionnaires. On assiste à la déchéance morale. Certains enseignants et directeurs sont devenus des polygames. La corruption bat son plein.

La situation devenant intenable, puisque les écoles ne faisaient que sombrer, les parents vont solliciter à l’Eglise de reprendre les écoles.  Des contacts furent entrepris entre l’Etat et l’Eglise, à cet effet. Le 26/02/1977, les négociations aboutirent à la signature de la Convention de gestion des Ecoles Nationales, entre l’Etat et l’Eglise.

4.  La gestion des écoles sous la Convention : De 1977 à nos jours                      

Après la signature du texte de la Convention de gestion des Ecoles Nationales, les écoles furent reprises par l’Eglise. Ce texte définit les attributions de l’Etat et celles de l’Eglise dans la conduite des écoles dites alors Conventionnées.

L’état est le pouvoir organisateur de toutes les écoles conventionnées. A ce titre, il agrée les écoles et pourvoit à leur financement (salaire du personnel, frais de fonctionnement, construction et réhabilitation des infrastructures scolaires).

Par contre, l’Eglise est le pouvoir gestionnaire des écoles nationales lui confiées par la République.  Cette gestion porte sur l’organisation interne des écoles, le fonctionnement des écoles, la gestion du personnel, la gestion financière et l’organisation de la vie sociale des élèves.

Selon cette même Convention et pour assurer la gestion quotidienne des écoles, l’Eglise institue les Coordinations au niveau correspondant de chaque échelon de l’Administration publique :  nationale, provinciale et sous-provinciale (diocésaine). Elle édicte par ailleurs un règlement d’ordre intérieur pour la mise en application et l’adaptation des clauses de ce texte aux réalités de la confession. Le cours de religion est réhabilité dans les écoles.

S’agissant de l’Archidiocèse de Bukavu, les Coordinateurs se sont succédés de la manière suivante :

      1°) De 1977 à 1980 :   Monsieur  l’Abbé  Richard  MUGARUKA   MUGARUKIRANGABO

Il était à la fois Coordinateur Régional (Provincial) et Diocésain. Sa tâche n’était pas facile, car il devait restaurer la morale dans les écoles.  Il a réussi à redresser la situation.

      2°) De 1980 à 1982 :  Monsieur l’Abbé Césaire CENYANGE LUBULA

Il a œuvré dans le sens de son prédécesseur.

      3°) De 1982 à 1989 :  Monsieur Constatin PALUKU  KINYAMUSITU

Très administratif, il a su appliquer le texte de la Convention et les instructions officielles.  Un fait à signaler, c’est la séparation en 1988 de la Coordination Régionale (Provinciale) d’avec la Coordination Diocésaine.

     4°) De 1989 à 1996 :  Monsieur l’Abbé Eulethère CIMANUKA BAGALWA  KALALA

Uniquement Coordinateur Diocésain, il a travaillé dans les conditions matérielles difficiles car le financement des écoles par l’Etat s’était amenuisé.

     5°) De 1988 à 2002 :  Monsieur Joseph MATABARO GANYWAMULUME

Nommé Coordinateur Régional, il n’a pas non plus eu la tâche facile

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. Il devait   organiser ce nouveau bureau de Coordination sans moyens.

       6°) De 1996 à 1998 :  Frère Alphonse MWEZE BAGALWA

Il a conduit la Coordination Diocésaine après la mort inopinée de Monsieur l’Abbé Eulethère CIMANUKA et dans une situation de guerre.

      7°  De 1998 à 2005 :  Monsieur l’Abbé Patrice MUKATA BAYONGWA

Dans la même situation de guerre et d’occupation par les rebelles et les milices, il a travaillé avec courage en visitant intensément les écoles même en milieux insécurisés. Il a milité pour la paix et la démocratie. Il a organisé le Jubilé d’argent de la Convention de gestion des Ecoles Nationales et montré l’importance de ce texte.  Pour le fonctionnement des écoles, il a insisté sur le partenariat scolaire et le recyclage des enseignants. C’est au cours de son mandat en 2002 que les deux bureaux de Coordination Diocésaine et Provinciale sont de nouveau réunifiés.

     8°) De 2005 à nos jours :    Monsieur l’Abbé KITUMAINI K. Jean-Marie Vianney

Récemment nommé Coordinateur Diocésain et Provincial, l’avenir de nos écoles repose actuellement sur ses épaules.

5. Organisation de la Coordination

La Coordination Diocésaine et Provinciale est le service technique de l’Ordinaire du lieu chargé de la gestion quotidienne des écoles, c’est-à-dire de traiter les questions administratives, financières et pédagogiques les concernant.

Au niveau diocésain, le bureau est composé de 04 cellules différentes (le personnel, la comptabilité, l’approvisionnement et le service pédagogique) auxquelles s’ajoutent les conseillers d’enseignement, collaborateurs immédiats du Coordinateur ayant le rôle de visiter les écoles.

Au niveau provincial, le bureau comprend le service de comptabilité et celui de service pédagogique qui s’occupe aussi du personnel.

Dans son fonctionnement, la Coordination Diocésaine entretient les relations en aval avec les Paroisses (Conseils Pédagogiques Paroissiaux) et les écoles, et en amont avec Monseigneur l’Archevêque dont elle est le mandataire. Elle est en rapport direct avec la Coordination Provinciale et la Coordination Nationale.

6. Ses œuvres

Notre bureau s’est investi largement dans l’implantation des écoles partout dans le Diocèse et dans leur encadrement. Il a assuré la formation et le recyclage des enseignants et des chefs d’établissements. Il s’est attelé à l’approvisionnement des écoles en manuels scolaires, en programmes d’enseignement et en fournitures scolaires et de bureaux.

Au delà de ces éléments, il a dépassé les limites du Diocèse de Bukavu pour effectuer des animations pédagogiques dans les Coordinations d’Uvira et de Shabunda (Diocèse de Kasongo).

Aussi, c’est avec plaisir que nous donnons ici sur le plan des statistiques l’état des lieux de nos écoles :

 

N I V E A U

 

ECOLES

 

CLASSES

EFFECTIFS  SCOLAIRES  

ENSEIGNANT

Garçons Filles TOTAL M/Cl
MATERNEL 11 24 512 448 960 40 31
PRIMAIRE 298 2613 70756 57195 127951 49 3161
SECONDAIRE 103 787 16272 10108 26380 34 1349
T O T A L 412 3424 87540 67751 155291 45 4541

A cet effet, la Coordination Diocésaine de Bukavu organise aujourd’hui 412 écoles dont 11 de la Maternelle, 298 du Primaire et 103 du Secondaire.  Ces écoles comprennent au total 3.424 classes, soit 24 de la Maternelle,  2.613 du Primaire et 787 du Secondaire.  Elles sont fréquentées dans l’ensemble par 155.291 élèves dont 87.540 garçons et 67.751 filles (43,6%).  Les enseignants sont au nombre de 4.541 répartis comme suit :  31 au niveau maternel, 3.161 au niveau primaire et 1.349 au niveau secondaire.

7
. Impact sur la pastorale

L’impact de la Coordination sur la pastorale d’ensemble du Diocèse n’est pas à démontrer.

En effet, beaucoup d’enseignants, de prêtres, de sœurs, de frères et de cadres du pays sont les fruits de nos écoles.  En outre, le personnel oeuvrant au sein des mêmes écoles est actif dans la pastorale tant du Diocèse que des Paroisses, soit comme catéchistes, auxiliaires de communion, lecteurs, choristes, etc.

Faut-il signaler que les écoles qui sont un vaste champ d’évangélisation sont également de grands pourvoyeurs de notre Eglise en agents pastoraux.  Il y a de quoi affirmer qu’elles constituent les poumons pour le Diocèse.